- Johann Lalande
Assurance emprunteur : comment choisir la bonne couverture
Outre le montant de la prime, il est conseillé d’adapter les garanties de son contrat à sa situation personnelle et professionnelle.
Comme pour tout contrat en général et de prévoyance en particulier, la souscription d’une assurance emprunteur mérite réflexion. Les crédits étant généralement contractés pour plusieurs années, ce type de couverture qui prend en charge les mensualités de remboursement du prêt en cas d’accident de la vie (maladie, invalidité, décès…) engage longtemps le souscripteur.
Au-delà du montant de la prime à verser, il est donc recommandé de se pencher sur les garanties mentionnées dans les conditions générales de vente (CGV). En premier lieu, l’emprunteur doit décider s’il souscrit au contrat de groupe proposé par sa banque ou s’il opte pour un contrat individuel auprès d’un assureur.
Contrat collectif ou individuel ?
Le premier est basé sur le principe de la mutualisation des risques. Grosso modo, un jeune en pleine forme paiera la même prime qu’un emprunteur plus âgé et, par ricochet, potentiellement plus exposé à la maladie et/ou au décès. Les personnes de moins de 40 ans, non-fumeurs et en bonne santé ont a priori plus intérêt à souscrire à une couverture individuelle.
En outre, il faut savoir que la plupart des contrats collectifs ne couvrent pas les risques liés à la pratique de sport extrême. Les amateurs de ski hors-pistes, de parachutisme, de plongée sous-marine, voire de boxe, n’ont souvent d’autre choix que d’adhérer à un contrat individuel.
Vigilance sur l’invalidité
Si les assurances emprunteur doivent proposer a minima des garanties décès et invalidité, il faut vérifier si la seconde intervient également en cas d’incapacité permanente (IP) partielle ou seulement en cas d’IP totale. Le risque alors est que si l’emprunteur n’est pas jugé invalide à 100%, la garantie ne s’applique pas.
Un travailleur non salarié (TNS), déjà couvert pour les arrêts de travail par un contrat de prévoyance Madelin, n’a peut-être pas besoin de prendre une garantie incapacité temporaire. Idem pour la perte d’emploi qui est également facultative. Une telle garantie n’est guère pertinente pour un fonctionnaire, dont l’emploi est théoriquement garanti, ni même pour un salarié qui pourra percevoir des allocations chômage.
Des niveaux différenciés entre co-emprunteurs
À savoir : dans le cas d’un couple qui emprunte à deux, les co-emprunteurs ne sont pas obligés d’opter pour les mêmes niveaux de garantie. Par exemple, un TNS, dont le métier présente des risques, peut souscrire une couverture plus protectrice que celle de son conjoint salarié et qui travaille dans un bureau.
Enfin, il faut veiller au délai de carence, au délai de franchise ainsi qu’à l’éventuel plafond d’indemnisation. Mais pas de panique : depuis le 1er janvier 2018, les particuliers peuvent changer d’assurance emprunteur au bout d’un an de souscription.